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Un exercice au stade Geoffroy Guichard dans le cadre de la préparation des grands événements sportifs à (...)

 

Chaque année, plusieurs exercices de sécurité civile sont organisés par la préfecture de la Loire afin de tester les procédures opérationnelles et la bonne coordination des services en charge de la protection des populations.

 

Dans le cadre de la préparation des futurs grands événements sportifs (Coupe du monde de rugby 2023 et Jeux Olympiques Paris 2024) qui se dérouleront dans le département de la Loire, la préfecture a organisé mardi 24 janvier 2023 un exercice de simulation d’attentat dans l’enceinte du stade Geoffroy Guichard à Saint-Étienne.

Cet exercice a entraîné une mobilisation importante d’effectifs et de moyens de secours prévue par le dispositif ORSEC-NOVI (nombreuses victimes) et les dispositions spécifiques « Attentat – Tuerie de Masse ».

Il avait pour objectif d’améliorer la coordination entre les services de secours et de sécurité dans le cadre de la préparation des grands événements sportifs à venir conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur.

Les services de l’État, la police nationale, le GIGN, les sapeurs-pompiers, le SAMU, Saint-Étienne Métropole, des associations agréées de sécurité civile… étaient impliqués dans ce scénario pour faire face à cet attentat simulé. Au total, 600 personnes ont participé à cet exercice.

En effet, près de 300 « plastrons » étaient présents et jouaient le rôle des victimes (impliquées, blessées ou décédées). Ils étaient représentés par des élèves du Lycée du Marais de Saint-Étienne (lycée professionnel privé formant les élèves à la thématique de la sécurité privée), des étudiants de l’IFSI-Croix Rouge et de la faculté de médecine de Saint-Étienne.

Le poste de commandement au sein du stade a été armé. En plus de la phase de neutralisation des assaillants par les forces de sécurité intérieure, les services de secours ont été amenés à prendre en charge les victimes. L’évacuation de celles-ci n’a toutefois pas été « jouée ». Un centre d’accueil des impliqués a également été mis en place par les Associations Agréées de Sécurité Civile (AASC).












Le scénario

L’exercice a débuté à 13h45 par une attaque à l’arme blanche d’un stadier par un terroriste et l’envoi, simulé, d’un sac par-dessus l’une des portes d’entrée, au moment où les spectateurs, qui venaient assister à un match de la coupe du monde de rugby, se dirigeaient devant les grilles d’entrée du stade Geoffroy Guichard pour être contrôlés.

À cette occasion, le dispositif FR-ALERT a été activé pour la première fois par la préfecture de la Loire avec la diffusion d’un message sur les téléphones portables de toutes les personnes présentes dans une zone définie autour du stade.

(Pour retrouver plus d’informations sur ce dispositif : https://fr-alert.gouv.fr )

Lors de l’interpellation du premier agresseur, deux complices en ont profité pour s’introduire dans l’enceinte sportive et ont ouvert le feu sur les spectateurs présents en tribune.

La sonorisation du stade a permis de diffuser le bruit des détonations des kalachnikovs des assaillants afin de se rapprocher des conditions réelles.

Des cris, simulés par des jeunes volontaires qui jouaient les victimes, étaient audibles depuis la tribune Faurand. Au même moment résonnait le bruit des chargeurs en train de se vider.

Les deux hommes munis d’armes longues avançaient dans les gradins et tiraient sur les spectateurs. Certains figurants tombaient à terre pendant que d’autres prenaient la fuite.













Des policiers de la brigade anticriminalité de la DDSP de la Loire ont alors pénétré dans le stade pour tenter de neutraliser les assaillants qui s’étaient réfugiés dans les loges.













Catherine Séguin, préfète de la Loire, avait donc donné l’autorisation d’engager une unité de forces mobiles supplémentaires : la CRS 50, basée à La Talaudière.

Ensuite, sous la pression des forces de sécurité, les deux terroristes sont entrés dans les salons officiels de la tribune Faurand. Les policiers ont progressé dans leur direction et ont fait face aux tirs des assaillants.

Deux CRS ont été tués et l’un des deux terroristes a été abattu.

Le second s’est ensuite retranché dans un salon clos avec trois otages. Pendant ce temps, les pompiers évacuaient les victimes de la tribune extérieure.













Ensuite, l’antenne d’Orange du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a engagé les négociations avec le preneur d’otage.

À l’extérieur, la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) prenait en charge les personnes impliquées.

Le SAMU était présent lors de cet exercice et s’occupait des personnes blessées dans la fusillade.

Toutes les victimes étaient porteurs d’une fiche indiquant leur état de santé pour permettre leur prise en charge par le personnel de secours.
























Enfin, l’exercice s’est conclu par la gestion de la prise d’otage. L’assaut final a été donné par le GIGN afin de libérer les otages restants et de neutraliser le dernier terroriste.

Bilan fictif de cette attaque de plus de deux heures : 11 morts dont deux CRS et 2 assaillants, 36 blessés en urgence absolue, 17 blessés en urgence relative et 170 impliqués.

L’exercice a été suivi au plus près par un groupe d’observateurs et par la presse locale, qui étaient positionnés dans le stade mais hors du périmètre de jeu. Cette médiatisation a ainsi permis aux Ligériens de suivre l’exercice en temps réel par le biais de publications sur les réseaux sociaux des médias présents. La présence de la préfète de la Loire, aux côtés de la presse locale, était l’occasion de répondre à toutes leurs interrogations sur la gestion de crise.