Qu’est ce qu’un risque minier ?

Mis à jour le 11/07/2022

Qu’est ce qu’un risque minier ?

Les risques miniers sont liés à l’évolution des cavités souterraines et des vides résiduels liés aux anciens sites miniers abandonnées et sans entretien, après arrêt de l’exploitation.
Ces vides résiduels peuvent provoquer des mouvements de terrain voire des désordres en surface pouvant affecter la sécurité des personnes et des biens.


Différence entre mines et carrières

C’est la nature des matériaux extraits qui différencie les mines des carrières et non la méthode d’exploitation. En effet, le code minier liste l’ensemble des substances qui font l’objet de mines et toutes les substances non mentionnées comme relevant des mines sont considérées par défaut comme étant des substances de carrière.

Les substances concernées par les mines sont les combustibles (houille, pétrole et gaz), la plupart des métaux (nickel, or, fer, uranium, cuivre...) et d’autres matières susceptibles d’avoir un usage industriel (dioxyde de carbone, sel, souffre...).

Les produits de carrières sont en majorité utilisés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics : roches dures concassées, sables et graviers alluvionnaires ou provenant de dépôts marins, etc.


Qu’est ce qu’un aléa ?

L’aléa est un terme couramment employé en prévention des risques. Il correspond à la probabilité qu’un phénomène (d’origine minière dans le cas présent) se produise sur un site, au cours d’une période de référence, en atteignant une intensité qualifiable ou quantifiable. La caractérisation d’un aléa repose classiquement sur le croisement de l’intensité prévisible du phénomène avec sa probabilité d’occurrence.


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Les manifestations en surface

Les manifestations en surface se font sentir à plus ou moins long terme, voire très long terme (exemples de travaux miniers gallo-romains, non documentés, ayant généré des mouvements de terrain au 20ème siècle). Elles sont de plusieurs ordres et dépendent du volume des vides résiduels, de leur profondeur, de la nature et de la qualité du sol et des méthodes d’exploitation qui ont été employées.

On distingue pour les mouvements de terrain :

Les affaissements progressifs : ils se manifestent par un réajustement des terrains de surface induit par l’éboulement des cavités souterraines. Les désordres, issus principalement de travaux miniers à grande profondeur sont généralement lents, progressifs et « souples », ils prennent la forme d’une dépression topographique, sans rupture cassante importante, présentant une allure de cuvette

Les effondrements généralisés : ils se manifestent par une rupture rapide et brutale de tout ou d’une partie d’une exploitation présentant des vides résiduels importants à faible profondeur, tels que ceux laissés par les exploitations de type « chambres et piliers non remblayés », affectant ainsi la stabilité des terrains de surface sur des étendues pouvant atteindre plusieurs hectares et avec des hauteurs de dénivelé pouvant atteindre plusieurs mètres.

Les effondrements localisés ou fontis : ils se caractérisent par l’apparition soudaine en surface d’un cratère d’effondrement dont le diamètre et la profondeur varient de quelques mètres à quelques dizaines de mètres.

Les tassements : ce sont des mouvements résiduels dans des zones réputées stables mais dans lesquelles des tassements de très faible ampleur pourraient se produire lors de la création d’une surcharge par la construction d’un bâtiment.

Le glissement : Les glissements résultent du mouvement d’une masse de terrain le long d’une zone de rupture définie par une surface continue (dont la forme peut être circulaire, plane ou parfois complexe). Les volumes concernés dépendent de la profondeur de la zone de rupture. Ainsi on évoque le terme de glissement profond lorsque la surface de rupture se trouve à quelques dizaines de mètres de profondeur, et de glissement superficiel lorsque cette surface est sise à quelques mètres de profondeur.

Des phénomènes et aléas miniers résiduels autres que les mouvements de terrain peuvent également se manifester sur les sites des anciennes exploitations minières :

La combustion ou l’échauffement (crassiers, terrils, verses, etc) : Les terrains sédimentaires renfermant des horizons suffisamment riches en éléments carbonés solides (charbon, lignite, schistes bitumineux, tourbes), sont susceptibles d’être affectés par des combustions in situ de massifs, vierges de travaux ou non. Ces combustions peuvent être déclenchées par les effets de travaux miniers ou de terrassements du fait de l’auto-échauffement engendré par l’oxydation des roches hydrogéno-carbonées mises au contact de l’air (on parle alors de combustions spontanées), soit provoquées par le contact de feux vifs au droit des affleurements (feux de forêts naturels, écobuages…)

Les émanations de gaz de mine : dioxyde de carbone (CO2), monoxyde de carbone (CO), sulfure d’hydrogène (H2S), grisou (méthane), …,
Le phénomène redouté correspond à la remontée en surface de gaz en lien avec l’exploitation minière. Ce phénomène est susceptible de présenter des dangers, principalement pour les personnes et, plus exceptionnellement, pour les biens ou l’environnement.
Les anciennes mines souterraines sont à même de réunir trois éléments principaux, nécessaires pour l’apparition du phénomène redouté :
• la présence de vides résiduels constituant un réservoir souterrain plus ou moins confiné et connecté. Ces vides peuvent être directement d’origine minière ou apparus dans les terrains encaissants, suite à l’influence d’une exploitation ;
• la présence de gaz dangereux ou d’atmosphères appauvries en oxygène ;
• la possibilité de production et/ou d’accumulation de ces gaz en quantité significative et de migration, à des teneurs dangereuses, vers la surface.


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mais également des inondations ou des perturbations de l’hydrogéologie locale, la pollution des sols ou des eaux, l’émission de rayonnements ionisants.

Crédits images :

> Dossier d’information sur le risque minier MEDDE / DGPR Décembre 2005

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> Guide aléas miniers Inéris

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